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Expérience de prof
- 22 mai 2017
- Posté par: Admin
- Catégorie: Expériences de profs :)

Je dois le dire, je suis venue à l’enseignement du français en entreprises par hasard. C’était en 2004. J’avais 42 ans, j’arrivais à Madrid où j’avais décidé de m’installer après 8 ans passés entre Paris et Londres. Je ne parlais pas encore très bien l’espagnol mais sûre de l’intérêt que présentait mon profil (bilingue, habituée à la vie à l’étranger) je commençais à faire le tour des entreprises.
Très vite, des personnes rencontrées m’ont suggéré de me tourner vers l’enseignement du français. L’économie espagnole se développait, les échanges s’intensifiaient entre les sociétés françaises et espagnoles et des partenariats se mettaient en place.
Il semble que je sois arrivée au bon moment : la demande de cours augmentait et mes 20 ans d’expérience en entreprises faisaient de moi un profil de professeur potentiellement intéressant. Bref, une des belles surprises de la vie.
Et ça a marché ! Le vendredi, j’avais un premier entretien dans une école de langues ; le lundi suivant, je donnais mon premier cours de français. Un cours particulier du lundi au vendredi avec la directrice de la communication d’une enseigne française de la grande distribution.
Une des plus belles peurs de ma vie, aussi ! J’ai photocopié tous les livres de grammaire disponibles à l’école de langues, j’ai téléphoné à ma mère, ancienne institutrice, pour lui demander ce qu’était le passé simple, j’ai passé le week-end à potasser ma grammaire…. Autant dire que je n’en menais pas large…
Mais voilà, ça l’a fait, pour reprendre une expression en vogue. Et même mieux que ça : une révélation puisque j’ai repris des études et obtenu un master. Comment vous dire ? J’ai A-DO-RÉ !
J’ai adoré ce lien avec les apprenants que me donnait naturellement mon expérience du monde de l’entreprise. J’ai adoré ces moments d’échange avec des personnes que je n’aurais sans doute jamais rencontrées autrement. J’ai adoré chercher des moyens pratiques et ludiques de transmettre ce que je connaissais. Et puis surtout, j’ai adoré contribuer à ouvrir de nouveaux espaces, de nouveaux horizons. Car finalement, c’est bien de cela dont il est question quand on enseigne une langue étrangère.
C’est en tout cas ce que j’ai appris en observant mes élèves dans leur apprentissage. Apprendre le français n’est pas qu’une question de grammaire, c’est aussi affaire de culture !
Et les élèves, les premiers, le savent car s’ils veulent des contenus qui les concernent, ils souhaitent aussi ne plus en rester aux clichés et préjugés qui, si souvent, sapent les relations interculturelles professionnelles. Ils veulent de la matière qui aiguise leur curiosité et qui leur ouvre des perspectives. Du point de vue de l’élève, apprendre une langue, c’est jeter les bases d’un pont vers l’autre rive, c’est tenter de comprendre ce qui nous distingue avant que cela ne nous sépare !
La réponse de l’enseignant doit être tout aussi ambitieuse. Elle ne se limite pas à traiter le lexique de la comptabilité avec un comptable ou celui de la justice avec un avocat. Elle doit aller à la rencontre de cette autre vision de la vie et fournir les éléments linguistiques et socioculturels qui permettront à l’apprenant de faire sens quand il parcourra l’autre rive.
Je me souviens d’une avocate qui disait que, pour eux, juristes, les bons contrats étaient ceux qui satisfaisaient toutes les parties. Voilà les termes du contrat posé entre les deux rives du cours de langue : on observe, on échange, on compare. On construit.
Crédit photo : www.pixabay.com
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